Humour
"Achrèi yochevèi"
"Heureux ceux qui sont assis"

Notre rituel de prières contient un beau psaume dont les commencements de versets reproduisent en acrostiche l'alphabet hébreu, sauf le "noûn", parce que, dit une tradition, peu vraisemblable du reste, le "noûn" est la première lettre du verbe hébreu qui signifie tomber ("nafal "). Ce psaume est répété trois fois par jour. Il est encadré par deux versets au commencement, et un verset à la fin, appartenant tous les trois à d'autres psaumes. La raison de l'adjonction des deux versets du commencement s'explique facilement par le fait que ce psaume est récité, le soir, à l'ouverture et le matin, presque à l'ouverture de l'office et que le psalmiste, dans ces deux versets, adresse. un chaleureux salut à ceux qui ont le bonheur de fréquenter la maison de prières. Le premier de ces deux versets commence ainsi : "achrèi yochevèi vèisékho" ("Heureux ceux qui demeurent dans ta maison").

Mais il se trouve que le mot hébreu qui signifie "demeurer", veut dire également : "être assis".

Alors les pince-sans-rire, qui foisonnent parmi les juifs,, alsaciens, voyant un coreligionnaire: assis nonchalamment dans un dolce-farniente et paraissant en prendre à son aise avec son travail,lui décochent, en passant, d'un air entendu, les.. deux mots "achrèi yochevèi" ("Heureux ceux qui, sont assis..."). La grammaire est, comme il arrive souvent, sacrifiée au trait d'esprit, car en, supprimant le dernier mot de la locution empruntée au psaume, le mot "vèisékho" ("dans ta maison"), qui serait évidemment déplacé en la circonstance, on cite un texte qui n'est plus correct. Mais c'est là le moindre souci, de l'ironiste juif d'Alsace, fût-il professeur de grammaire.


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