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Bernard REVIRIEGO recherche :

Les familles DUNAJER, JOACHIM, SIKOVE

Sainte-Marie-de-Chignac en Dordogne. 27 mars 1944

Ce jour là, 25 otages sont pris dans la prison de Limoges (Haute-Vienne) pour être fusillés à Sainte-Marie-de-Chignac. Deux des victimes, blessées, parviennent à s’enfuir et survivent à leur blessure. Il s’agit de Tania Tenenbaum et d’un dénommé Camosetti.

Il y a donc 23 victimes. Une stèle fut érigée sur la commune au lieu-dit "Rivières Basses", portant leurs noms. Mais cinq d’entre elles ne sont pas identifiées dans les actes de décès qui sont alors établis, et elles n’apparaissent sur la stèle que sous l’appellation "5 inconnus".

Le corps de chaque victime a été pris en photos, conservées aux Archives départementales de la Dordogne sous la cote 5 W 5. Chaque photo porte un numéro d’immatriculation repris dans chaque acte d’état civil.

Voici les identifications, établies et confortées par la consultation de plusieurs documents, de ces cinq personnes.

L’acte de décès numéro 17, établi le 29 mars, évoque un inconnu immatriculé dans le registre d’état civil sous le numéro 9. Selon une feuille intitulée Victimes de Sainte-Marie-de-Chignac du 27 mars 1944 , sans date, coté 5 W 5 aux Archives départementales, la victime n° 9, Wolfgang Simon (…) reconnue par son fils et sa femme. Il y a donc eu reconnaissance peu après les faits, mais l’acte de décès n’a pas été modifié et la stèle n’a pas pris en compte cette identification. Il s’agit de WOLFGANG Simon.

L’acte de décès numéro 29, établi le 30 mars, évoque un individu inconnu immatriculé sous le numéro 21. Selon une feuille intitulée Victimes de Sainte-Marie-de-Chignac du 27 mars 1944, sans date, coté 5 W 5 aux Archives départementales, la victime n° 9, Henri Dounagert (...) reconnue par Mme Schrager Anna, 1 rue de la Croix Blanche, Périgueux. Il y a donc eu reconnaissance peu après les faits, mais l’acte de décès n’a pas été modifié et la stèle n’a pas pris en compte cette identification. Il s’agit donc de DUNAJER Henrick.

Ci-après la notice consacrée à Henrick Dunajer dans Les Juifs en Dordogne 1939-1944. De l’accueil à la persécution, p. 315 : polonais, né le 15 mai 1900 à Monasterzysk, commerçant en tissus. Il habite avec sa femme à Lens (Pas de Calais) lorsqu’elle est arrêtée, le 11 septembre 1942 pour être déportée. Il aurait connu le même sort s’il ne s’était enfui, mettant à profit les vingt minutes que les autorités leur avaient donné pour se préparer. Il se rend à Douai puis se cache quelques jours à Paris. Il rejoint Bordeaux puis Libourne et franchit la ligne de démarcation le 29 octobre 1942 aux environs de cette dernière ville. Il se dirige alors vers Sainte-Eulalie-d’Ans où habite son ami, un dénommé WIESEN. Il y est assigné à résidence en janvier 1943. Henrick Dunajer a vraisemblablement été arrêté le 2 mars 1944 à Sainte-Eulalie-d'Ans, en même temps qu'Albert Dreyfuss-See et interné à Limoges.

L’acte de décès numéro 22, établi le 30 mars, évoque un individu inconnu immatriculé sous le numéro 14.

L’acte de décès numéro 24, établi le 30 mars, évoque un individu inconnu immatriculé sous le numéro 16.

L’acte de décès numéro 30, établi le 30 mars, évoque un individu inconnu immatriculé sous le numéro 22.

Il est possible d’identifier comme suit les trois autres victimes :

JOACHIM Gehrard. Il est cité comme victime de Sainte-Marie-de-Chignac dans une note n° 2543, datée du 31 mai 1945, qui analyse les circonstances dans lesquelles 25 otages ont été fusillées, destinée au maire de Périgueux, (cotée 5 H 3 dans les Archives de la ville de Périgueux conservées aux Archives départementales de la Dordogne). Ce nom apparaît aussi dans les deux Listes des victimes israélites dans le département de la Dordogne, conservées aux Archives du Consistoire du Bas-Rhin (document non coté).

SIKOVE Mendel. Il est cité dans les mêmes conditions que Gehrard Joachim. Il était né le 15 avril 1894.

TROJANOWSKI Johan. Ce nom apparaît dans la première Liste des victimes israélites dans le département de la Dordogne, conservées aux Archives du Consistoire du Bas-Rhin (non coté). Il disparaît de la seconde liste ce qui signifie qu’il n’est pas reconnu comme Juif. Il n’apparaît pas comme tel dans le recensement du mois du 2 janvier 1942 de la commune du Change (Dordogne), où il est domicilié. Il est également cité comme victime de Sainte-Marie-de-Chignac dans la même note n° 2543 déjà citée.

Ci-après la liste des onze autres victimes israélites (l’orthographe de certains noms restent douteuse) : Laja Louis Blaustein, Gérard Bloch, Osias Burstin, Albert Dreyfuss-See, Rodolphe Arno Falk, Abraham Gelcman, Heyman (ou Hymian) Granat, Isaac Eugène Granat, Nachmann Katz, Bognos ou Boghos Manoukian, Mendel Stern.

Il n’est donc pas possible à ce jour de mettre en concordance les numéros d’acte d’état civil et ceux des photos, en dehors de Simon Wolgang et Henrick Dunajer, sauf à identifier les photos, aussi lançons-nous un appel en direction des familles concernées.

Bernard REVIRIEGO
Le 2 juillet 2007-07-02

Contact : Bernard Reviriego, Puyrousseau, 24650 Chancelade, b.revi@wanadoo.fr, tél: 06 26 15 21 74


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