Nouveaux livres
Les penchants criminels de l'Europe démocratique
Jean-Claude Milner Editions VERDIER collection
"Le séminaire de Jérusalem" ; décembre 2003 ; ISBN:
2-86432-401-6; 12 € TTC
Le couple problème/solution a déterminé
l'histoire du nom juif en Europe. Le nazisme n'a fait qu'en disposer la forme
ultime.
L'Europe ne peut pas feindre l'ignorance. D'autant moins que son unification,
tant admirée, est la conséquence directe de l'opération
hitlérienne.
Car il faut conclure. Dans l'espace que dominait Hitler, c'est-à-dire
sur la quasi-totalité de l'Europe continentale, l'extermination des Juifs
a été accomplie. Ce que les experts politiques, depuis 1815, tenaient
pour un problème difficile à résoudre avait, du même
coup, disparu - en fumée. Les choses sérieuses pouvaient commencer.
Aujourd'hui, le chemin est parcouru. L'Europe est présente au monde,
au point de s'y arroger des missions. Une entre autres : faire régner
la paix entre les hommes de bonne volonté. De ces derniers, cependant,
les Juifs ne font pas partie. C'est qu'ils portent en eux la marque ineffaçable
de la guerre. L'Europe, héroïne de la paix en tous lieux, ne peut
que se défier d'eux, où qu'ils soient. Elle ne peut qu'être
profondément anti-juive.
Les porteurs du nom juif devraient s'interroger. Depuis l'ère des Lumières,
ils s'étaient pensés en fonction de l'Europe.
La persistance du nom juif au travers de l'histoire, la continuité des
haines qu'il soulevait, tout cela devait trouver une explication dont les termes
soient acceptables par l'Europe. Si celle-ci a basculé dans un antijudaïsme
de structure, alors tout doit être repris depuis le début. Comment
le nom juif a-t-il persisté? Par un support à la fois matériel
et littéral dont l'Europe ne veut rien savoir : la continuité
de l'étude. Comment l'étude a-t-elle continué? Par une
voie dont l'Europe moderne ne veut rien savoir : la décision des parents
que leur enfant aille vers l'étude. Pourquoi la haine? Parce qu'en dernière
instance, le nom juif, dans ses continuités, rassemble les quatre termes
que l'humanité de l'avenir souhaite vider de tout sens: homme/femme/parents/enfant.
Austerlitz - Lévitan - Bassano
Jean-Marc Dreyfus et Sarah Gensburger Editions
FAYARD collection Histoire ; novembre 2003 ; ; 19 € TTC
L’existence de trois camps d’internement au cœur de Paris
durant l’Occupation n’est ni connue ni reconnue. Il s’agit
pourtant d’un épisode central de la persécution des Juifs
de France, puisqu’il touche le statut des personnes considérées
comme juives, les conditions de la déportation et surtout l’un
des volets de la spoliation, l’Opération Meuble : celle-ci visait
à vider tous les appartements juifs inoccupés et à expédier
en Allemagne leur contenu.
Ces camps, annexes de Drancy, virent passer au moins 800 détenus juifs.
Austerlitz, non loin de la gare, était installé dans un entrepôt
des Magasins généraux et compta jusqu’à 600 prisonniers.
Lévitan occupait un magasin de meubles, rue du Faubourg-Saint-Martin.
Quant à Bassano, il bénéficiait du décor raffiné
de l’ex-hôtel particulier des Cahen d’Anvers, au coin de l’avenue
d’Iéna. Les prisonniers étaient soumis à un véritable
travail forcé pour trier, classer, réparer et emballer meubles
et objets. Ils vivaient sous la menace d’être envoyés "à
l’Est" et beaucoup furent bel et bien déportés.
Il est indispensable de s’interroger sur les silences de la mémoire
autour des camps parisiens et de l’Opération Meuble. Certains anciens
détenus se sont constitués en Amicale, demandant que leur histoire
soit enfin écrite. Ce travail, résultat et d’une longue
enquête et d’une réflexion sur ce qui constitue la mémoire
d’une période, apporte une pierre nouvelle à l’historiographie
de Vichy.
Jean-Marc Dreyfus, historien, spécialiste
des aspects économiques de la Shoah, a récemment publié
Pillages sur ordonnances (Fayard, 2003) ; Sarah Gensburger
est sociologue, spécialisée dans l’étude de la mémoire
collective.
La Caisse des dépôts et consignations
La seconde guerre mondiale et le XXe siècle
Ouvrage collectif Editions ALBIN MICHEL
; janvier 2003 ; 672 pages ; Format : 225 mm x 145 mm ; ISBN 2226136290 ; 32
€ TTC
Cet ouvrage, publié avec le soutien de la CDC, sous la direction de
Alya Aglan, Michel Margaraiz et Philippe
Verheyde, est le prolongement du colloque international organisé
par le comité historique de la CDC, en novembre 2001. Ce colloque finalisait
les recherches menées par l'Etablissement à partir de 1991 sur
son rôle dans les opérations liées aux spoliations antisémites
entre 1941 et 1944. L'ouvrage réexamine le comportement de la CDC dans
le contexte de la seconde guerre mondiale, en resituant l'Etablissement et ses
activités dans la vie financière, sociale et économique
de la France de 1930 à 1950. Une étude des spoliations des biens
juifs dans les autres pays d'Europe, en troisième partie de l'ouvrage,
montre que "la France est le seul pays européen à avoir confié
à un organisme d'Etat le rôle de réceptacle des sommes confisquées
aux juifs".
Aryanisation et restitution des banques en France 1940-1953
Jean-Marc DREYFUS Editions FAYARD, coll.
Pour une histoire du XXe siècle ; avril 2003 ; 475 pages ; ISBN
2-213-61327-3 ; 25 € TTC
Dépouiller les Juifs, c'est tout ensemble les humilier, les priver de toute
protection en les appauvrissant ou en les réduisant à la misère
et, dans le cas des banques et des banquiers, satisfaire à un fantasme
aussi vieux que l'antisémitisme (la supposée toute-puissance de
la finance juive et les imaginaires complots tramés par ses détenteurs
pour détruire les nations). Corollaire et complément des deux statuts
des Juifs promulgués par Vichy, l' "aryanisation" constitue en
France comme ailleurs une étape nécessaire de la Shoah.
Les nazis avaient mis au point dans le Reich puis dans l'Autriche de l'Anschluss
des procédures destinées à faire passer les entreprises juives,
en particulier les banques, dans des mains "aryennes". Dès les
premiers mois de l'occupation en France, les autorités allemandes, secondées
- à l'occasion devancées - par le très zélé
Commissariat général aux questions juives, voulurent mettre cette
expérience à profit, et il se trouva bien entendu des candidats
à foison pour assurer l'"administration provisoire" des biens
saisis.
Appuyant sa démarche sur une enquête orale étendue et surtout
sur le dépouillement d'innombrables dossiers refermés depuis des
décennies et dispersés au gré des circonstances et des administrations,
Jean-Marc Dreyfus donne à cette question toute la place historique qu'elle
mérite. Avec finesse et précision, il scrute aussi bien les destinées
de grandes maisons devenues de véritables légendes comme Rothschild
ou Lazard que celles d'humbles établissements d'Alsace ou de Moselle. Il
n'a garde d'oublier que derrière des noms illustres ou obscurs se dissimulent
des hommes de chair et de sang : quelques privilégiés ont connu
l'exil, tous les autres ou presque ont subi l'exclusion, certains sont entrés
en résistance, beaucoup ont été déportés pour
ne pas revenir. La passion antisémite ne fait pas de différence
entre pauvres et riches.
Agrégé d'histoire, diplômé de l'EDHEC,
Jean-Marc Dreyfus a été chercheur à la Mission
des travaux historiques de la Caisse des dépôts et consignations.
Docteur en histoire, il a soutenu une thèse sur L'Aryanisation économique
des banques. La confiscation des banques juives en France pendant l'Occupation
et leur restitution à la Libération, recherche dont est issu le
présent livre.
"Va, prophétise à
Mon peuple"
Histoire biblique et midrachique des prophètes d'Israël
Jacques KOHN Editions EMOUNAH, 36 Shaül
Hamelekh IL 97371 Jérusalem - Tél/fax : (02) 582 07 99 - pell-g@bezeqint.net
Vente en France : CARTES A PUCES, 176, rue Henri Barbusse F95100 Argenteuil -
cartesapuces@free.fr
2ème trimestre 2003
Cet ouvrage a pour ambition de tenter de combler une regrettable lacune dans la
culture générale du monde juif, en mettant à la disposition
du grand public, et surtout des jeunes gens et jeunes filles d'âge scolaire,
un aperçu de l'initéraire historique parcouru par nos prophètes,
et en particulier de ceux que l'on appelle les "prophètes scripturaires",
c'est-à-dire ceux dont les écrits ont été enregistrés
dans le canon biblique.
C'est dans un esprit d'une totale fidélité à nous sources
traditionnelles, tant talmudiques que midrachiques, et en appuyant chacun des
enseignements cités par la référence appropriée, que
l'auteur s'est efforcé de satisfaire la curiosité du lecteur.
(Ouvrage préfacé par M. le Grand Rabbin de France)
Passés composés
Janine ELKOUBY Edité par la Société
des Ecrivains, 147-149 rue Saint-Honoré 75001 Paris, Tél : 01 39
08 05 38 - Fax : 01 39 75 60 11
1er trimestre 2003 ; ISBN 2-7480-0869-X
De Lisbonne à Amsterdam, de Strasbourg à Jérusalem, les itinéraires
croisés de Joao Pinto Delgado et Jean Legadot, aux prises avec la cruauté
de siècles barbares.
Jean Legadot, professeur d'Espagnol en poste à Strasbourg, découvre
à la Bibliothèque Nationale un manuscrit du 17ème siècle,
contenant des fragments du journal d'un jeune poète marrane, un de ces
crypto-juifs réduit à vivre sa foi dans la clandestinité,
et pourchassé par l'Inquisition.
Fasciné, il traduit le texte puis, se laissant aller à son imagination,
il en comble les lacunes, ressuscitant l'histoire de douleur et d'espoir de Joao
Pinto Delgado. Mais la troublante rencontre avec ce frère, surgi d'un lointain
passé, va frayer la voix d'une autre renontre, celle qui le mènera
à affronter sa propre histoire.
Comme un veilleur attend la paix
Émile SHOUFANI Editions Albin Michel ; octobre
2002 ; ISBN 2-226-13408-5 ; 15,90 € TTC
Malgré les événements tragiques du Proche-Orient, les positions
d'Ëmile Shoufani n'ont pas changé depuis le formidable succès
du livre qui retraçait son parcours : Le Curé de Nazareth.
Interrogé par Hubert PROLONGEAU, cet inlassable militant de la paix
réaffirme que la seule solution du conflit réside dans une reconnaissance
mutuelle entre Israël et un État palestinien. Il redit avec force
son refus radical de toute violence et raconte comment il a continué, au
prix d'incroyables difficultés, à organiser des rencontres entre
Juifs et Arabes pour tenter de dissoudre cette terreur de l'autre qui s'est emparée
des peuples de la Terre sainte.
Mais en livrant sa lecture personnelle des faits, sans complaisance aucune envers
l'incurie des politiques de l'un et l'autre camp, l'Arabe israélien qu'il
est se voit bien obligé de constater le désastre : ce conflit, qui
n'était pas essentiellement religieux jusqu'à la seconde Intifada,
tend à devenir une vraie guerre de religions. Les mouvements islamistes
sont de plus en plus influents et les manceuvres des colons pour s'approprier
définitivement les terres palestiniennes sont en passe d'aboutir. Autant
de ruptures qui amènent le "curé de Nazareth" à
faire entendre sa voix. Sa compréhension des réalités humaines
du Proche-Orient, sa proximité de coeur avec les Juifs comme avec les Arabes
chrétiens ou musulmans, font de son témoignage un document réellement
unique.